Composition libre à partir du livret de Israël en Egypte
*** acte iI ***
Georg Friedrich Haendel
Poème de Marc Lagardette
Regard d’un enfant du XXème siècle
Tristesse
Fallait-il pour ouvrir aux cœurs l’éclat du Ciel,
Pour délivrer ce peuple, ce que fit l’Éternel,
Et pour glorieusement éradiquer la pieuvre
De cette oppression, qu’il en périsse tant ?…

Statue de femme éplorée, par François Milhomme

Ile en forme de cœur
Foi
Mais l’avenir s’ouvrait, au moins pour les vivants,
Et la foi pouvait naître aux témoins de Ses Œuvres…
Le Seigneur me montre la voie de mon salut,
Il est ma seule force, l’objet de ma louange.
Oui, Il m’a libéré et sauvé de la fange,
Le Seigneur est ma force car je l’ai reconnu !
Car ce Dieu de toujours ensoleille mon âme.
Désormais à jamais brûle pour Toi ma flamme…
Mon cœur est ton lieu ! Je bâtirai ta maison,
Grandiose et magnifique, et digne de ton Nom !
Victoire amère
Le Seigneur est en guerre pour terrasser l’horreur
Que ses enfants perdus s’imposent entre frères !
En combat fructueux, les légions du Cœur,
Au refus de l’Amour, ont rendu très amère
La fin de l’oppresseur ! Quelle dure leçon,
Où périt l’Égyptien avec son Pharaon !
Aaron et Moïse les virent tristement
S’enfoncer comme pierres, et c’était déchirant.
Pour le Sauvé des eaux, qui mourait ? Sa famille !
Car l’avait adopté, d’un Pharaon, la fille…

Anonyme, école française, 17e siècle, « Moïse dans les bras de la fille de Pharaon, devant Pharaon »

Le passage de la mer Rouge, Jérusalem, Bibliothèque du Patriarcat arménien
La traversée mythique
Ta main droite, ô Seigneur, nous a tous libérés.
Nos bourreaux comme chaume ont été consumés
Par ta seule Grandeur et par ton Excellence.
Ta main droite, ô Seigneur, est glorieuse en puissance !
C’est au souffle de Ton haleine que les flots
Se rassemblèrent, se dressèrent en murailles !
Puis, allégresse ! Effroi ! Horribles funérailles,
Sur Pharaon croula l’immense masse d’eau !
Les enfants d’Israël ont marché sur sol ferme
Avant que ce couloir en mouroir se referme!
L’aube du nouveau Jour
Marie la prophétesse, la sœur d’Aaron,
Brandit son tambourin. A sa suite les femmes
Sortant, exultent d’allégresse et les chansons
Fusent sans cesse ! Au nom de tous, Marie proclame :
« Chantons vers le Seigneur qui a montré sa Gloire !
C’est notre servitude qu’Il noya dans la mer
Avec ces oppresseurs qui nous tenaient aux fers !
L’aube d’un Jour nouveau s’ouvre par sa Victoire ! »

Mirjam (soeur de Moïse) et son tambourin, Anselm Feuerbach, Galerie de Berlin