Les Œuvres
La Musique sacrée au fil des siècles
Vivaldi, Rossini, Barber
Article de Thierry Merle
La musique sacrée
Le titre exact de notre programme est « La musique sacrée au fil des siècles ». Il ne s’agit pas pour nous, de réduire la production musicale à ce qui touche exclusivement au sacré… Mais il faut avouer que jusqu’à la période la plus récente, l’Église était la seule organisation qui s’intéressait à l’art musical. De plus, le matériau qu’elle proposait trouvait un écho particulièrement favorable chez les compositeurs.
Le Dixit Dominus d’Antonio Vivaldi
Ainsi donc, notre programme commence t-il par Vivaldi, avec l’une de ses œuvres les plus emblématique qu’est le Dixit Dominus (RV 595).
Toutes les caractéristiques de l’écriture qui font la popularité de l’auteur des quatre saisons se retrouvent dans le Dixit Dominus :
- rythmes alertes et joyeux qui bondissent dès le premier mouvement ;
- virtuosité des solistes avec les deux airs pour soprano demandant souplesse et déclamation ;
- mais aussi, imploration qui nous mène à rêver devant le crépuscule qui caresse la lagune…
Le Dixit Dominus est tout cela ; mais il est aussi, et surtout, le résumé de ce qu’à été la musique baroque européenne faite d’harmonies chatoyantes et de suaves mélodies.
La Petite Messe Solennelle de Gioacchino Rossini
Le XIXème siècle est, à coup sûr, dominé une fois encore par l’Italie, celle du Bel Canto, où le charme de la mélodie le dispute avec les voix amples « coloratur » des cantatrices qui se faisaient applaudir à la Scala.
La Petite Messe Solennelle de Rossini est l’exemple le plus achevé de ce que l’Italie a pu produire dans ce domaine.
Si le Kyrie étonne par ses accords amples, le Gloria célèbre lui le Bel Canto et l’ivresse de la vie dans une allégresse toute extérieure.
L’Agnus Dei de Samuel Barber
Photo Carl Van Vechten, Public domain, via Wikimedia Commons
Pour le XXème siècle enfin, nous avons choisi de traverser l’Atlantique, pour trouver, avec Samuel Barber, un musicien hors pair qui a séduit le monde entier.
Son Agnus Dei n’est qu’une adaptation d’un adagio pour cordes…
Mais quel adagio ! Celui qui parle au plus profond de chaque être, et donne frisson à chaque écoute.
Pas étonnant que Barber ait songé à lui donner l’émotion portée cette fois-ci par la voix humaine. Pas étonnant non plus que cet Agnus Dei accompagne si souvent maintenant, les célébrations des cours princières et autres manifestations des plus recueillies de la vie publique américaine.
Et le XXIème siècle ? Dans quelle voie les compositeurs nous emmènent-ils ? Un élément de réponse sera donné à nos auditeurs, si le programme les a enthousiasmés…